Fort d'Issy
Quand les femmes de gendarme se rebiffent Olivier Bureau
jeudi 12 juillet 2007 | Le Parisien
La colère gronde derrière les murs du fort d'Issy-les-Moulineaux. Ce matin, Me Renaud Rialland, l'avocat des femmes des militaires de
Une situation «rarissime», souligne Jacques Bessy, vice-président de l'Adefdromil, l'Association de défense des droits des militaires qui prédit : « Au fort d'Issy, on se dirige vers un véritable bras de fer. »
Car, si leurs époux sont tenus au devoir de réserve, les femmes des sous-officiers de
«Les appartements de Maisons-Alfort sont pourris : on ne va quand même pas les donner à des officiers», ironise Bénédicte. Et d'exhiber des photos accablantes des futurs logements : saleté, trous dans les murs, fissures au niveau des balcons, humidité, plomberie ou électricité loin d'être aux normes... «Ils ont osé nous faire visiter ça !» s'insurge Martine. «Faute de crédit, quand nous déménageons, c'est à nous de faire les travaux. En plus d'être gendarme et musicien, il faut être bricoleur», grommelle un militaire. Les chantiers de réfection de ces logements annoncés par la direction ? La réponse fuse : «Une blague !»
« Il est temps de faire bouger cette institution »
Un profond sentiment d'injustice emplit peu à peu la pièce où une demi-douzaine d'épouses se sont réunies. «A la base, la vie en caserne a quelques contraintes. C'est un milieu clos, confiné mais on accepte», résume Pascale. Mais «ce qui se passe en ce moment va trop loin. Il est temps de faire bouger cette institution aussi vieille que Napoléon, tonne Hélène. En haut lieu, certains s'accrochent à leurs privilèges. Nous, on se rebiffe, alors forcément on est cataloguées... Ils ont menacé de ne pas accorder les permissions, voire de dissoudre
«Les gendarmes n'ont pas droit à la parole. On applique la hiérarchie, on joue sur la discipline de la manière la plus bête», renchérit Pascale. La fronde prend soudain des échos de lutte des classes. La rupture avec la soumission au silence de
ISSY-LES-MOULINEAUX, FORT DE